MUNICIPALES - F. BAYROU JUSTIFIE POUR LA 1ERE FOIS SA STRATEGIE DEVANT SES FIDELES
Pour la première fois depuis les élections, François Bayrou a réuni, jeudi 12 juillet, le bureau politique de l'UDF
qui continue à exister en attendant le congrès fondateur du MoDem. Sur les 530 membres qui le composent, 80 n'avaient pas reçu leur convocation : radiés, pour avoir rejoint le Nouveau Centre. Un procédé "stalinien", a dénoncé le sénateur Jean Arthuis, qui prône le "rassemblement de tous les centristes". Du côté du président de l'UDF, on affirme que "la double appartenance est interdite par les statuts" et que "tous ceux qui adhèrent à une nouvelle organisation sont radiés automatiquement".
M. Bayrou en convient lui-même, "l'épreuve est difficile", mais, ajoute-t-il, "il fallait en passer par là, elle était un passage obligé pour la naissance d'un courant politique nouveau". Avant cette réunion, l'ancien candidat à la présidence de la République avait tenu une série de rencontres avec les adhérents de sa formation sur le bilan des élections et les perspectives de son mouvement démocrate (MoDem). En introduction, il est revenu sur le point le plus controversé dans ses rangs : sa déclaration au Monde, au lendemain du débat entre les deux finalistes de l'élection présidentielle, selon laquelle il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy. "Tous nos députés étaient partis ou étaient en train de le faire, a justifié M. Bayrou. Si je n'avais rien dit, cela aurait été interprété comme si nous étions redevenus un appendice de la droite. J'ai voulu dire que je ne m'inscrivais pas dans le schéma de la majorité présidentielle."
INQUIÉTUDES
Le président de l'UDF a par conséquent confirmé sa volonté de "construire un mouvement démocrate totalement indépendant". Quelques inquiétudes se sont toutefois manifestées. Didier Bariani s'est demandé "où on va". "Je voudrais être certain qu'on est bien d'accord sur nos valeurs", a indiqué le président du groupe MoDem du conseil de Paris.
Le bureau politique a affirmé la volonté d'"avoir des candidats partout" aux élections municipales de mars 2008, considérées comme "une échéance décisive". Un grand nombre d'interventions ont porté sur la question des alliances dans ce cadre : privilégier un allié potentiel ou discuter avec tout le monde ? "Le débat devra être assumé au vu et au su de tous, a assuré M. Bayrou. C'est notre indépendance qui nous permettra de passer des alliances avec qui on veut."
D'ici là, le courant centriste va se transformer pour donner naissance au Mouvement démocrate. Jean-Marie Cavada, député européen, est chargé de l'organisation des assises, qui auront lieu du 13 au 16 septembre à Seignosse (Landes), afin d'élaborer une charte des valeurs et une charte éthique, ainsi que de définir le projet et les statuts du futur mouvement. "Nous ne voulons pas refaire une UDF de chapelles, affirme M. Bayrou, mais un mouvement unitaire où chacun aura son identité." Fin octobre-début novembre se tiendra un congrès de l'UDF, suivi du congrès de fondation du MoDem.