Bayrou lutte contre les courants
A l’approche du congrès fondateur du Modem, début décembre à Paris, les militants s’inquiètent. François Bayrou, leur champion, s’est employé à les rassurer mercredi lors d’un café politique organisé dans le XIVe arrondissement de la capitale par Quitterie Delmas, militante du Modem et fondatrice de Jeunes libres. Mais le leader du Modem avait déjà la tête ailleurs puisqu’il devrait annoncer aujourd’hui sa candidature à la mairie de Pau.
«Copier-coller». «Je suis très déçu par le projet de statuts. C’est un copier-coller de ceux de l’UDF et pas ceux d’un parti du XXIe siècle», critique du fond de la salle un jeune militant parisien. Une autre s’interroge sur «le peu de clarté dans la désignation des membres du conseil exécutif. Est ce qu’il y aura vraiment l’émergence de nouvelles têtes» ?
François Bayrou doit faire face tout à la fois à la résistance des UDF «canal historique», peu disposés à se fondre dans le Modem, aux réticences de Cap 21, le mouvement écologiste de Corinne Lepage qui redoute d’être engloutie dans cette nouvelle entité et aux critiques des nouveaux venus qui ne veulent pas voir cette formation retomber dans les ornières du passé.
«Unitaire». Le Béarnais ne veut pas de l’existence de courants au Modem «car c’est un parti dans laquelle l’énergie est concentrée dans les luttes internes. Je veux un parti unitaire». A ceux qui craignent que les nouvelles règles du jeu soient déjà écrites, Bayrou jure que «rien n’est arrêté. Tout est ouvert. Toutes les propositions, toutes les contributions seront étudiées. Vous allez écrire les règles avec nous et pour toutes les élections à venir». Et de préciser que le futur bureau politique du Modem pourra être saisi directement par les militants sur tous les sujets qui les intéressent.