Sarkozy chiffre à 150 milliards l'excès de dépenses publiques

Publié le par Le.vent.qui.souffle.sur.Chelles

http://www.lesechos.fr/info/france/4660903.htm?xtor=EPR-1000 - [ 13/12/07  ]

Pour le premier rendez-vous de la RGPP qui doit se dérouler jusqu'en mai, le chef de l'Etat a surtout parlé, hier, maîtrise des dépenses. Sur la centaine de mesures annoncées, souvent très techniques, plusieurs étaient déjà dans les tuyaux.

La réforme de l'Etat, il faut cesser d'en parler, il faut la faire. »
En ouvrant hier le conseil de modernisation des politiques publiques, premier d'une série de trois grands rendez-vous d'ici au mois de mai, Nicolas Sarkozy a voulu montrer, une fois de plus, qu'il prenait le taureau par les cornes, là où les gouvernements précédents agissaient par petits pas. Le chef de l'Etat a abordé le sujet sous l'angle des finances publiques. C'est « parce qu'il n'est plus possible de continuer à augmenter les prélèvements » que l'Etat doit se réformer. « Nous avons besoin d'investir massivement pour préparer l'avenir (...), il nous faut des marges de manoeuvre supplémentaires », a-t-il plaidé.
Ni rationnement ni austérité

Ainsi, la réforme de l'Etat ne vise plus seulement à simplifier la vie des citoyens ou à réduire le train de vie des ministres, elle doit clairement servir à « réduire le poids de nos dépenses ». Le président de la République a comparé les taux de dépenses publiques de la France et de l'Allemagne pour observer que 150 milliards d'euros au moins devaient pouvoir être économisés, sans quoi « nous n'irons pas chercher le point de croissance qui nous manque ». Un discours en phase avec les revendications du patronat. Mais qui risque de vite trouver ses limites. Car, à l'instar des stratégies ministérielles de réforme lancées en 2004 par Eric Woerth, alors secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat, ou des audits de modernisation menés, en 2006 et 2007, par Jean-François Copé, à l'époque ministre du Budget, la revue générale des politiques publiques (RGPP) de Nicolas Sarkozy ménage la chèvre et le chou.

« Ni rationnement comptable ni austérité budgétaire », a dit le président, pour qui « la réforme ne se fera pas contre les fonctionnaires ». D'où la discrétion de l'Elysée, hier, sur ce qui reste l'objectif numéro un de l'opération : la réduction des effectifs de la fonction publique. C'est pourtant bel et bien grâce aux mesures annoncées que le gouvernement compte ne plus remplacer, à partir de 2009, que la moitié des départs en retraite. Deuxième écueil que la RGPP ne parvient pas à éviter : la très grande technicité des propositions. Il n'est pas sûr que la « centralisation du contrôle de légalité » ou la « suppression de huit des neuf centres interministériels de renseignements administratifs » parlent aux Français. Troisième écueil, enfin : le recyclage de réformes déjà en cours. Sous couvert d'ambition, pas loin d'une centaine de dispositions ont été officiellement arrêtées, mais nombre d'entre elles étaient dans les tuyaux, comme le transfert de la Gendarmerie nationale au ministère de l'Intérieur, la fin de la notation des fonctionnaires ou le recensement des obligations administratives imposées aux entreprises.

Modèle suédois

La principale nouveauté concerne l'organisation des structures de l'Etat. Le format des administrations centrales va être réduit et le système suédois des agences de service public, sans personnalité morale, expérimenté. La région va devenir le vrai « niveau de pilotage », leurs préfets ayant désormais autorité sur ceux des départements. Les services déconcentrés subiront eux aussi une sérieuse cure d'amaigrissement avant d'être rassemblés autour des préfectures. D'une certaine manière, tout reste à faire. Car les véritables sources d'économies seront identifiées fin mars, lorsque le conseil de la modernisation arrêtera les nouvelles orientations des politiques d'intervention que sont l'assurance-maladie, la famille et l'emploi. Rendez-vous après les élections municipales.

GUILLAUME DELACROIX

Publié dans REVUES DE PRESSE

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