Projet de capture et stockage de CO2 à Claye Souilly
Après le groupe Total, c'est au tour du groupe Veolia Environnement de démarrer officiellement en Seine et Marne, la phase opérationnelle de son programme de recherche sur le captage et stockage du CO2 issu de la valorisation énergétique de biogaz.
Veolia Environnement a annoncé jeudi la mise en place, d’un pilote de captage et de stockage géologique de CO2 de taille industrielle sur le site de Claye Souilly (77) sur lequel Veolia Propreté exploite des centres de valorisation et de stockage de déchets non dangereux. Le CO2 produit par les unités de valorisation énergétique de biogaz déjà existantes sera injecté sous contrôle dans un aquifère salin situé à plus de 1.500 mètres de profondeur. Selon le groupe, avec un volume annuel de 200.000 tonnes/an de CO2 traité pendant plusieurs années, ce site qui présente des caractéristiques géologiques favorables à une telle opération sera à ce jour le plus important en France.
Le choix de ce site permet au groupe français des services à l'environnement de démarrer la phase opérationnelle du programme de recherche qu'il avait lancé en 2005 et de lancer les études géologiques préliminaires, en partenariat avec Geogreen, société commune entre l’IFP, le BRGM et Géostock. Rappelons que cette jeune société, crée le 30 août dernier, est spécialisée dans les services d'ingénierie dédiés au transport et au stockage géologique de CO2.
Encore au stade expérimental, le captage et le stockage du CO2 constituent actuellement une voie de recherche en complément d'actions d'efficacité énergétique et de diversification des sources d'énergie pour stabiliser la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Un rapport du Groupe International d'Experts sur le Climat (GIEC) publié en septembre 2005 a examiné le rôle qu'il pouvait jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique. Sa principale application réside dans la réduction des émissions de CO2 dues à la production d'électricité à partir de combustibles fossiles - essentiellement charbon et gaz. La technologie peut en outre s'appliquer aux secteurs qui émettent beaucoup de CO2 comme la cimenterie, le raffinage, la sidérurgie, la pétrochimie ou la transformation du pétrole et du gaz. Selon le rapport, ces technologies pourraient abaisser de 30 % ou plus le coût de la lutte contre les changements climatiques. De plus, le stockage du CO2 dans des formations géologiques pourrait représenter 15 à 55 % de la totalité des réductions d'émissions requises (entre 220 et 2 200 milliards de tonnes de CO2) d'ici à 2100 pour pouvoir stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère