Les collectivités locales plaident non coupable
Avec 7,2 milliards d'euros empruntés en plus l'an dernier pour boucler leurs budgets contre moins de la moitié (3,2 milliards) en 2006, les collectivités locales aggravent comme elles l'ont rarement fait le déficit public. Tout le contraire de ce qu'il était donné d'observer jusqu'en 2003. « La dette des collectivités s'élève à 136 milliards d'euros, celle de l'Etat atteignant 1.027 milliards », fait valoir l'Association des maires de France (AMF), réagissant au doigt accusateur pointé par Eric Woerth, le ministre du Budget. En conséquence de quoi, lier la dégradation du déficit de la France, comme il l'a fait, à « un dérapage des dépenses des collectivités locales » de l'ordre de 0,2 % point de PIB, relève d'une « nouvelle stigmatisation » à leur endroit, s'offusque le lobby des maires. Même tonalité à l'Association des régions de France (ARF) : « C'est la recherche d'un bouc émissaire devant l'échec des efforts du gouvernement pour assainir les finances publiques », estime son président, le socialiste Alain Rousset. L'Assemblée des départements de France (ADF) fait chorus en pointant « la responsabilité de l'Etat ». Les trois organisations font le même plaidoyer : les collectivités s'endettent davantage mais pour la bonne cause. « Nous ne pouvons emprunter que pour investir, pas pour couvrir un déficit de fonctionnement, comme l'Etat », explique Jacques Pélissard, le président de l'AMF.