Les régions soutiennent encore timidement le petit écran
La TNT a poussé les régions à s'intéresser de plus près aux chaînes locales. Mais leur soutien au petit écran demeure rare et timide.
C'est parce qu'elle avait fait du renforcement de la filière de production et donc du développement de la diffusion télévisuelle l'un des objectifs stratégiques de l'expansion de l'audiovisuel en Corse que la Collectivité territoriale corse (CTC) a soutenu le projet de France 3 Corse de se doter d'une chaîne numérique par satellite. Via Stella a été lancée en septembre dernier sur CanalSat et Free TV. Régie par une convention tripartite signée en avril 2006, la CTC en est le plus important financeur (2,9 millions d'euros contre 1,65 million pour l'Etat et 450.000 pour France 3). La CTC soutient également Télé Paese, première chaîne de TV locale corse qui émet depuis novembre 2006 dans la région de Calvi, au travers d'une convention de partenariat de trois ans, prévoyant le versement d'une subvention annuelle d'exploitation (25.000 euros maximum), d'une subvention d'investissement (23.400 euros) et d'une aide à la création de 5 emplois en CDI.
Le Conseil régional des Pays de la Loire participe, lui, au GIE Grand-Ouest, qui regroupe les télévisions locales de service public de l'Ouest, dont Le Mans TV et Télénantes, sous forme d'une subvention annuelle de 150.000 euros. Mais il les aide aussi indirectement via le soutien à la production. Quant à la région Basse-Normandie, elle a signé une convention sur 2007-2009 portant sur 250.000 euros avec Cityzen TV, qui émet sur l'agglomératioçn de Caen.
Fin mai, la région Picardie présentera au CSA son dossier pour la création d'une chaîne régionale sur le réseau de la TNT. Le conseil régional pourrait verser 1 million d'euros au capital de la future chaîne, conçue en partenariat avec Demain TV. De son côté, la région Ile-de-France étudie le déblocage d'une aide à 4 chaînes (Demain IDF, Télé Bocal, Banlieues du monde TV et Cinaps TV) réunies dans un montage associatif qui s'est vu attribuer un canal sur la TNT. Elle ne s'interdit pas non plus à l'avenir d'aider les 3 autres chaînes régionales privées de la TNT, mais sur les contenus. « La télé n'est pas notre métier et demande des financements importants », déclare-t-on au conseil régional. Une opinion répandue dans bien des régions de France, dont le soutien au petit écran local est pour l'instant soit très timide soit inexistant.