Ce n'est pas Bayrou qui a changé, c'est la droite et la gauche !
08.09.2009
L'offre publique de dialogue faite par François Bayrou et Marielle de Sarnez à toutes les forces politiques démocrates et progressistes, notamment socialistes et écologistes, qui souhaitent une alternance à la politique actuelle du gouvernement, suscite diverses réactions, positives et chaleureuses pour les uns, embarrassées pour les autres, moqueuses des habituels porte-parole et porte-flingue de la majorité gouvernementale. Elle fait bouger les lignes car elle incite à ouvrir de nouvelles portes, à dévoiler les cartes, à se remettre en question et enfin à parler des sujets de fond devant les Français.
Cette proposition est interprétée par les différents médias comme un "glissement" à gauche, par certains comme un reniement d'une position passée d'une centre plus proche de la droite. Même Mediapart (article de Mathilde Mathieu) n'y a vu qu'une posture tactique politicienne, sans poser le problème de fond, en disant "Pour éviter qu'écologistes et socialistes fassent une OPA sur le Modem, sorti très affaibli des élections européennes, Bayrou leur a lancé une «offre publique de dialogue», dimanche 6 septembre, en clôture de l'université d'été du mouvement, organisée à La Grande-Motte." Et pourtant la suite de l'article dit clairement qu'il explique que la nouvelle ligne de partage politique est à présent d'un côté à droite avec Nicolas Sarkozy celle de «l'idéologie des inégalités», (...) ceux qui se résignent à voir ce régime, (...) avec ses injustices sociales et démocratiques, durer pendant 10 ans et corroder ce qui fait la France»; de l'autre, «ceux qui veulent une alternance», ensemble qui s'élargit à "la gauche", aux Ecologistes et au MoDem. Rien de plus clair sur le fond.
Or, la vérité est que François Bayrou, Marielle de Sarnez et autres cadres et militants du Mouvement Démocrates, qu'ils soient anciens de l'UDF ou nouveaux du MoDem, n'ont pas changé pour l'essentiel de valeurs, de fondamentaux. Ils ont fait valoir de nouvelles priorités face à l'urgence climatique et face aux injustices croissantes, mais restent bien sur l'idéal démocratique, républicain, alliant la liberté d'expression, de création, d'entreprise, une liberté de marché (sous condition de régulation !) et la solidarité, la protection des faibles, un socle de protection sociale et des services publics garantissant l'égalité des chances et l'octroi d'un service à tous et sur tout le territoire non forcément asservi à la rentabilité, notamment dans la santé et dans l'éducation.