F. BAYROU : "Nous devons aux Français une Éducation nationale sanctuarisée !"
François Bayrou était l'invité de Jean-Jacques Bourdin, mercredi 22 juin, sur BFM TV et RMC.
Pointant que "tous les classements internationaux disent que la France baisse en matière d'éducation", il a défendu la sanctuarisation des moyens de l'Éducation nationale et souligné que l'État devait "donner la garantie à la Nation qu'il met le budget qu'il faut".
François Bayrou, a accusé le président Nicolas Sarkozy, qui a annoncé ce 22 juin un gel des fermetures de classes en primaire en 2012, de "prendre les électeurs pour des gogos".
"Je n'aime pas qu'on prenne les électeurs pour des gogos, pour des enfants auxquels lorsque les élections approchent, on fait miroiter des promesses qui ne seront pas respectées", a dit François Bayrou.
"La formule prononcée par le président de la République est pour le moins ambiguë, les syndicats ont dit 'passe-passe' et, pour une fois, je pense que leur jugement était fondé", a déclaré l'ancien ministre de l'Education nationale.
"On va supprimer l'an prochain au moins 9 000 postes, en suppressions nettes. (...) Comment voulez-vous que cela ne se répercute pas dans l'enseignement ?", a-t-il relevé.
"C'est aux niveaux de la maternelle et du primaire que l'on peut donner une chance à tous les enfants et combler les déséquilibres entre les familles", a fait remarqué le président du Mouvement Démocrate.
La binationnalité, une possibilité légitime
"Maintenant que le monde s’est ouvert, nous voulons à juste titre que les enfants nés ailleurs puissent conserveur leur lien avec le pays d’origine de leur mère ou de leur père", a souligné François Bayrou.
"Je pense que la binationnalité est quelque chose de naturel", a-t-il déclaré. "Si nous voulons que nos enfants puissent avoir un lien conservé avec la France lorsqu’ils sont à l’étranger, (…) je ne vois pas ce que ça fait perdre à qui que ce soit."
Une réforme de la justice qui va dans le mauvais sens
Sur la réforme de la Justice actuellement débattue à l'Assemblée Nationale, le leader centriste a affirmé qui "ceux qui prétendent que les jurés populaires sont plus sévères que les magistrats se trompent". "Je suis contre les jurés populaires en tribunal correctionnel", a-t-il déclaré, en mettant en avant les dépenses extraordinaires et "l'encombrement et le retard" que cela engendrerait.
Opposé au droit d'appel par les victimes, il a argumenté sa position en estimant que "cela changerait le principe même de la Justice" et pourrait "s'assimiler à de la vengeance". "Nos prisons sont déjà des pourrissoirs pour les jeunes, n'allons pas en plus vers un système à l'américaine", a-t-il poursuivi. François Bayrou a rappelé son attachement à une "Justice indépendante" et prôné la désignation du Garde des Sceaux "par le biais d'un vote unanime du Parlement".
Pour une Europe plus forte
"Je suis contre une production protectionniste, mais il faut imposer aux autres pays les mêmes règles qu'ils nous imposent en matière d'importation et d'exportation", a déclaré le député des Pyrénées-Atlantiques, en fustigeant au passage "les dirigeants européens" qui, "s'ils jouaient leur rôle, nous permettraient d'être en mesure de peser réellement face à la Chine".