Le PC réclame une commission d’enquête sur Icade
Le PC réclame une commission d’enquête sur Icade
La fronde s’organise. Six mois après l’annonce de la vente du patrimoine immobilier d’Icade, soit 32 000 logements sociaux en Ile-de-France, une trentaine de parlementaires communistes et républicains ont déposé hier à l’Assemblée nationale et au Sénat un texte réclamant la création d’une commission d’enquête.
Un montage dérangeant. « Cette vente se déroule dans l’opacité la plus totale », dénoncent Marie-Hélène Amiable, députée-maire PC à Bagneux et Jean-Pierre Brard, député (app. PC) à Montreuil, qui pointent du doigt « le conflit d’intérêt évident pour la Caisse des dépôts et consignations ».
Maison mère d’Icade, la CDC est à la fois vendeur… et acquéreur. La SNI, chef de file du consortium d’acquéreurs, est en effet une filiale d’Icade. « La CDC fixe le prix de la vente. Elle récupère le produit de la vente et, en plus, elle trouve un bon investissement pour ses fonds d’épargne, comme le livret A », résument, amers, les parlementaires qui, à l’instar de la sénatrice de Paris Nicole Borvo, parlent d’une « affaire d’Etat ». En cause ? Le prix de vente et la destination de la plus-value réalisée.
Un prix de vente « indécent ». Icade vend ses 32 000 logements 2,93 milliards d’euros. En 2006, lors de son introduction en Bourse, l’autorité des marchés financiers avait évalué la valeur du pôle logement d’Icade, qui comptait alors 42 000 logements (NDLR : 10 000 logements ont été vendus depuis) , à 1,42 milliard d’euros. « Icade s’apprête à réaliser une énorme plus-value. Ce prix de vente frise l’indécence, surtout quand on sait que ces logements ont été construits avec l’argent de l’Etat et qu’ils sont pour la plupart dans un état lamentable », s’étranglent les élus. « Les évaluations faites par des experts indépendants tiennent compte des ventes réalisées précédemment et sont inférieures de moitié au prix du marché », réplique Icade.