Interrogations sur le plan d’aide du FMI en faveur des « pays les plus pauvres »

Publié le par MODEM MARNE & CHANTEREINE - CHELLES

Shanda Tonme   |  Paris  ,  France   |  Publié le 01-08-2009
Directeur du Centre africain de politique internationale
Auteur de « L’Afrique et la Mondialisation » et de 25 autres ouvrages aux éditions L’HARMATTAN

Le 29 juillet 2009, le FMI a rendu public un plan d’aide en faveur des pays les plus pauvres. Dans le détail présenté par le quotidien français « Le Monde » du 31 juillet, ce plan, présenté par son Directeur général Dominique Strauss Kahn comme un effort sans précédent dans l’histoire de l’institution, devrait permettre à des millions de personnes d’échapper à la pauvreté. La substance du plan s’exprime en un train de mesures : octroi de 17 milliards de dollars de prêts.Le tapage fait autour du plan du FMI serait acceptable si l’on s’était réveillé dans un autre monde, un monde différent.

 

Le 29 juillet 2009, le Fonds monétaire international a rendu public un plan d’aide en faveur des pays les plus pauvres. Dans le détail présenté par le quotidien français « Le Monde » du 31 juillet, ce plan, présenté par son Directeur général Dominique Strauss Kahn comme un effort sans précédent dans l’histoire de l’institution, devrait permettre à des millions de personnes d’échapper à la pauvreté. La substance du plan s’exprime en un train de mesures : octroi de 17 milliards de dollars de prêts supplémentaires d’ici à 2014, dont 8 milliards dans les deux prochaines années ; suspension du paiement des intérêts des prêts en cours jusqu’en 2011 ; doublement des plafonds d’emprunt, assouplissement des conditions de prêt ; création de nouvelles formules de crédits rapides et peu onéreuses ; émission de 18 milliards de dollars de droits de tirages spéciaux (DTS). Le commentaire du journaliste accompagnant cette présentation est encore plus significative : « les 80 pays les plus pauvres de la planète dont les deux tiers se situent en Afrique seront les grands bénéficiaires de ce spectaculaire train de mesures adopté par le conseil d’administration de l’institution ».

 

Le tapage fait autour du plan du FMI serait acceptable si l’on s’était réveillé dans un autre monde, un monde différent où la presque totalité des paramètres auraient subitement changé et transformé les pays et la scène internationale. C’est pourquoi il est important de s’interroger sérieusement sur la manipulation des concepts et des notions dans le langage devenu courant de ceux-là mêmes qui à l’occasion, n’hésitent pas à remettre en cause jusqu’aux fondamentaux du système capitaliste sur les bases desquelles le Fmi a été inventé et fonctionne.

 

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