Le régime iranien veut juger Moussavi, Khatami et Karoubi
Par Reza Derakhshi et Alistair Lyon
TEHERAN (Reuters) - Le tout-puissant corps des gardiens de la Révolution a laissé entrevoir dimanche un nouveau raidissement du régime islamique en exigeant la traduction en justice des rivaux modérés malheureux du radical sortant Mahmoud Ahmadinejad au scrutin présidentiel controversé du 12 juin en Iran.
Simultanément, un chef de l'armée, Massoud Jazayeri, a repris à son compte la version officielle d'une "révolution de velours" manipulée par des personnalités étrangères pour expliquer les troubles post-électoraux en Iran et a prôné un renforcement du contrôle des médias étrangers.
Selon un des commandants des gardiens de la Révolution, l'ex-Premier ministre Mirhossein Moussavi et l'ancien président du Majlis Mehdi Karoubi, deux adversaires d'Ahmadinejad au scrutin de juin, ainsi que l'ancien président Mohammad Khatami sont "les principaux suspects" de cette présumée "révolution de velours".
"Nous attendons que la justice les poursuive, les arrête, les juge et les punisse", a dit Yadollah Javani, dont les propos ont été repris par l'agence de presse officielle Irna.
Les trois hommes ont soutenu les manifestations de protestation contre la victoire contestée d'Ahmadinejad, dont la répression depuis deux mois s'est soldée par au moins 26 morts, des centaines d'arrestations et une crise sans précédent depuis 30 ans au sein du régime.