Notoriété et proximité, les ressorts de la forte popularité des Maires

Publié le par Le.vent.qui.souffle.sur.Chelles

http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/articles/2370.asp?rubId=19


A quatre mois des élections municipales, l’enquête réalisée par Ipsos pour la Gazette des Communes confirme que le Maire est bien l’élu préféré des Français. Connus, crédités d’un bon bilan notamment en matière de sécurité, les maires devront s’ils veulent être réélus insister dans leur programme sur les thématiques du développement durable et la défense des intérêts catégoriels (écoles, crèches, actions en faveur des personnes âgées, des jeunes…), préoccupations prioritaires de leurs administrés.

Le sondage
   
A quatre mois des élections municipales, le Maire confirme son statut d’élu préféré des Français

A quatre mois de la fin de leur mandat, les maires bénéficient d’une popularité que bien des hommes politiques pourraient leur envier : 70% des Français déclarent être satisfaits de leur maire, qui demeure sans conteste l’élu préféré des Français. Il s’agit d’un niveau de popularité particulièrement élevé, car mesuré, rappelons-le, en fin de mandat. Ce niveau de popularité est d’autant plus remarquable qu’il est pérenne – il ne baisse que d’un point par rapport à la vague précédente de 1999- et qu’il semble transcender tous les clivages (taille de commune, âge).

Notoriété et proximité : deux ressorts de la popularité des maires

Près de 9 Français sur 10 connaissent le nom de leur maire, et la taille de la commune ne semble nullement influer sur le niveau de notoriété des maires.  Cette très forte notoriété des maires a une incidence sur leur popularité, car on relève un niveau de satisfaction bien plus élevé auprès des personnes qui connaissent son nom (72% de satisfaits, contre 58% pour les personnes déclarant ne pas connaître le nom de leur maire). En outre, près d’un Français sur deux (42%) a eu l’occasion de discuter avec son maire depuis 2001, attestant une fois encore de la relation privilégiée et de la proximité qui unissent les maires et leurs administrés.
La notoriété des maires est ainsi très nettement supérieure à celle des autres acteurs de la politique locale : le niveau de notoriété des députés, pourtant élus il y a à peine six mois, est de trente points inférieur à celui des maires (58%).
Enfin, et c’est plus surprenant, 44% des Français connaissent le nom de l’un des principaux responsables de l’administration de leur commune (secrétaire général de la mairie, directeur général des services). Ce résultat témoigne de l’importance accordée par les Français au rôle de l’administration communale.

Le bilan sectoriel des municipalités est jugé plus satisfaisant qu’en 1999

Elément rassurant pour les sortants, le niveau de satisfaction à l’égard de l’action des municipalités en termes de sécurité des biens et des personnes (+ 6 points par rapport à 1999), de développement économique (+ 8 points), ainsi que de circulation et de stationnement (+ 8 points) est en hausse sensible.
La sécurité, enjeu majeur des municipales de 2001, a fait l’objet d’une attention efficace de la part des municipalités dans les grandes communes : 73% des administrés des communes de 10.000 à 50.000 habitants se déclarent satisfaits de l’action municipale dans ce domaine (en hausse de 15 points depuis 1999), tandis que l’on enregistre une hausse de satisfaction de 19 points dans les communes de plus de 50.000 habitants (65% de personnes satisfaites). Hier thème de campagne numéro un, la sécurité n’occupe plus aujourd’hui que la sixième place dans la hiérarchie des propositions auxquelles les citoyens prêteront une importance prioritaire au moment de prendre connaissance des programmes des différentes listes pour les élections.

Par ailleurs, il convient de souligner la forte progression de la satisfaction des habitants des communes de moins de 2.000 habitants en matière de développement économique, qui s’établit à 73%, en hausse de 16 points. L’arrivée de nouveaux habitants dans un certain nombre de communes rurales peu éloignées des grandes agglomérations urbaines et ses conséquences sur le développement économique au sens large (équipements nouveaux, maintien des écoles et des commerces) explique sans doute en partie cette évolution.

Plus nuancée, la satisfaction en matière de logement varie sensiblement d’une catégorie de la population à une autre. Si deux Français sur trois (67%) se montrent satisfaits, le niveau de satisfaction n’atteint que 55% dans les communes comptant plus de 50.000 habitants. Ces bons résultats doivent être tempérés car les personnes qui ont du se résoudre à déménager et changer de commune pour des questions de coût peuvent se montrer satisfaites de la politique menée par leur commune d’accueil.

Le jugement que portent les Français sur le bilan relatif à la prise en compte du développement durable par leur maire est particulièrement important : le bilan est jugé positif par 63% d’entre eux. Ce score est aussi révélateur d’une attente particulièrement forte de la part des citoyens. Traditionnellement considérés comme des préoccupations propres aux électeurs de gauche, l’environnement et le développement durable sont aujourd’hui placés en tête des thèmes qui compteront le plus en 2008 par les sympathisants de l’UMP. Il occupe par ailleurs la tête de la hiérarchie des thèmes déterminants pour les Français lors de l’échéance électorale de 2008. Les maires ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, puisque près de la moitié d’entre eux estime que l’environnement sera l’un des sujets les plus abordés lors de la campagne pour les prochaines élections municipales.

Les jugements sur la circulation et du stationnement sont davantage contrastés, surtout dans les grandes communes. Le bilan dans ce secteur est certes majoritairement positif (59% de personnes satisfaites, soit une hausse de 8 points depuis 2001), et l’on relève une encourageante progression de 12 points dans les communes de plus de 50.000 habitants même si le jugement reste majoritairement négatif (43% de satisfaits et 53% de mécontents). En tête des préoccupations des habitants des communes de plus de 50.000 habitants, ce thème pourrait donc peser dans les urnes.

L’évolution du niveau des impôts locaux est le seul domaine où les Français se montrent majoritairement mécontents (51% contre 42% de satisfaits). L’opinion des habitants des communes de plus de 10.000 habitants est nettement plus tranchée, avec seulement 37% de satisfaits dans les communes de 10.000 à 50.000 habitants, et même 35% dans les communes de plus de 50.000 habitants. Là aussi, il convient de relativiser ces résultats car une précédente enquête réalisée pour La Gazette des communes montrait que les Français considéraient que leurs impôts locaux étaient bien utilisés. D’ailleurs, le thème de l’évolution des impôts locaux n’est pas érigé au rang d’enjeu électoral prioritaire, ne se classant qu’en septième position (22%).

Municipales 2008 : une campagne multithématique marquée par le développement durable et la défense des intérêts catégoriels

Les débats de cette campagne électorale ne devraient pas se concentrer sur un seul sujet, loin s’en faut. L’analyse de la hiérarchie des thèmes qui compteront le plus en 2008 révèle en effet qu’aucun thème de campagne ne se détache réellement : l’environnement et le développement durable sont en tête avec 31%, devant les écoles et les crèches (30%), et l’action en faveur des personnes âgées (29%). L’action en faveur des jeunes (26%), la circulation, le stationnement, les transports en commun (25%) et la sécurité des biens et des personnes (24%) viennent juste après. Ces thèmes sont eux-mêmes immédiatement suivis par l’évolution des impôts locaux (22%), le logement (21%), les activités et les équipements sportifs et culturels (18%) l’action sociale pour les populations défavorisées (17%) et le développement économique (17%).
Cette absence de hiérarchie claire montre que les futurs candidats ne pourront négliger aucun thème et surtout pas les revendications catégorielles, compte-tenu notamment des scores obtenus par l’action en faveur des jeunes et des personnes âgées.

Les sympathisants du Modem, qui feront l’objet de toutes les attentions et de toutes les convoitises lors des prochaines élections municipales, se positionnent systématiquement entre ces deux électorats sur les sujets où le clivage gauche/droite reste important. C’est notamment le cas sur les impôts (cités par 16% au PS, 24% au Modem et 28% à l’UMP) ou l’action en faveur des populations défavorisées (citée par 25% au PS, 17% au Modem et 10% à l’UMP).
Ils affichent toutefois davantage de convergences avec les sympathisants de gauche sur les priorités : les cinq premiers thèmes cités par les sympathisants du Modem et du Parti Socialiste sont les mêmes.

La timide approbation de la proposition du rapport « Balladur » de non-cumul des mandats de parlementaire et de maire est révélatrice d’une conception particulière du rôle de parlementaire

Cette proposition est approuvée sans que l’on observe de clivage politique : la proposition « Balladur » recueille 58% d’approbation auprès des sympathisants du PS comme de l’UMP.
Pour autant, la théorie selon laquelle le parlementaire serait uniquement le représentant de l’intérêt général trouve un écho limité chez les Français qui considèrent qu’il doit également de défendre les intérêts de sa circonscription au Parlement. On pense ainsi en majorité qu’un Maire qui est aussi député ou sénateur est un atout pour la commune. Dans les autre sens on sait également que les Français sont attachés à ce que les élus nationaux aient un ancrage local.

Le rejet de principe du « spoil system » atteste de l’attachement des Français à la neutralité de la Fonction Publique

Plus d’un Français sur deux (58% contre 38%) estiment que le remplacement des responsables de l’administration communale lors d’un changement de majorité municipale n’est pas justifié. Le rejet du « spoil system » souligne l’attachement  des Français au principe de neutralité de la Fonction Publique. Réalistes, ils considèrent pour autant qu’en cas de non respect de cette neutralité, la pratique du « spoil system » est nécessaire, d’où une opposition somme toute modérée.
   
   
Jean-François Doridot
Directeur Général – Ipsos Public Affairs
jean-francois.doridot@ipsos.com


Anne Sophie  Vautrey
Chargée d'études – Ipsos Public Affairs 
anne-sophie.vautrey@ipsos.com

   
   





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