Finances des collectivités : Alliot-Marie et les oublis de Sarkozy
Un an et demi après avoir été alerté sur les risques des produits structurés, le gouvernement va enfin agir. Michèle Alliot-Marie reçoit ce lundi, avec Christine Lagarde, les représentants des collectivités locales touchées par la crise et les banques qui risquent gros. Un dossier sensible, que Nicolas Sarkozy a laissé pourrir.
C'était au début de l'année 2007, au ministère de l'Intérieur, dans les bureaux de la Direction générale des collectivités locales (DGCL). Ce service est la tour de contrôle budgétaire des collectivités, il sait tout de leurs problèmes budgétaires. Comme le confiait récemment à Rue89 un membre du cabinet de l'actuelle ministre de l'Intérieur, cette direction possède une liste noire des villes très endettées, qui ont accepté les offres juteuses proposées par Dexia, Natixis, le Crédit Agricole... Aujourd'hui, certaines sont étranglées, par la crise et par les produits toxiques.
Début 2007, un expert préconise de changer les règles budgétaires
Début 2007 donc, Michel Klopfer alerte la DGCL des risques pris par les villes qui ont recours aux produits structurés pour alléger le fardeau de leur dette. Certains parlent de produits « toxiques ». Ce consultant est un expert du sujet auquel il consacre de nombreuses notes de conjoncture. Son cabinet d'audit a travaillé pour les plus grandes collectivités, de droite comme de gauche. En 2004, il avait proposé une première réforme du système, imposant aux villes de déclarer dans les annexes des comptes adminitratifs le recours aux indices exotiques. Histoire d'améliorer la transparence et l'information du public. Proposition aussitôt acceptée.